La Bossue de la Padoue

La Bossue de la Padoue

L’histoire suivante s’est déroulée sur une magnifique ballastière de ma région, la Ballastière de la Padoue comme on la nomme ici, une destination unique où règne la béatitude et une magie hypnotique déconcertante, si forte qu’elle m’avait d’ailleurs convaincu de m’abandonner totalement à elle en lui accordant tout mon temps libre cette année-là, une occasion aussi de faire de jolies rencontres et vivre une belle aventure pour la moins déconcertante, je vous laisse désormais la découvrir…

Découverte

C’est au cours de l’un des mois les plus froids de l’année, que j’avais eu l’occasion de découvrir cette étendue d’eau pour la première fois, moi et les miens avions tellement eu froid dans notre nouvelle maison à cette période, que dans l’urgence mon oncle avait parcouru de nombreux kilomètres pour venir nous aider à réaliser quelques travaux d’isolation, le tonton comme on le surnomme ci-bien dans le milieu carpeux.

Travaux effectués et chaleur retrouvée, nous décidons ensemble d’aller prospecter cette ballastière et d’autres trésors cachés de mon nouveau département, les Ardennes (08), le fief des chasseurs hébergeant de splendides forêts et aussi le plus gros sanglier du monde, notre petite célébrité locale dont nous ne sommes pas peu fier, Woinic

 

WOINIC

Une fois arrivé sur les lieux

La superficie de cette jolie Padoue, me fait rapidement prendre conscience que mes expériences passées, donc mes compétences acquises, allaient probablement être justes pour affronter ses 43 hectares, car n’étant franchement pas habitué à pratiquer sur d’aussi vastes étendues d’eau ? Mais bon, ne désespérons pas et partons du principe de ce fameux dicton improvisé par mes soins et qui reflète formidablement bien la situation de l’instant T :

Avant de s’attaquer à un os de bœuf, il faut déjà avoir rongé quelques os de poulet…

 

Bref !

Honnêtement, à ce moment précis, j’essaye juste de me soulager l’esprit du mieux que je peux. À première vue, la nourriture naturelle est très abondante, son eau cristalline du moment laisse apparaître sur ses bordures escarpées une grande diversité de coquillages ainsi que de nombreuses carapaces d’écrevisses vides, et j’en déduis peut-être un peu trop hâtivement que si cette manne de nourriture et la grandeur de ce plan d’eau étaient proportionnelles au gabarit de ces résidentes, je pourrais peut-être attiser en moi, l’espoir de capturer quelques jolis poissons ici…

Le temps c’est écoulé

Depuis ma dernière rencontre avec mademoiselle Padoue, un hiver bien rigoureux laisse désormais place à des températures plus clémentes et a une végétation en pleine évolution, laissant entrevoir ces premiers bourgeons et quelques jolis perce-neiges. Et pour couronner le tout, le moment que j’attendais avec beaucoup d’impatience, arrive à grands pas, car il ne me reste que quelques heures avant ma première sortie de l’année

C’est donc avec mon permis de pêche en poche et une idée derrière la tête que je propose à ma femme une petite promenade en famille et quelques achats à Charleville-Mézières afin d’emprunter un itinéraire bis et de discrètement bifurquer vers les ballastières qui se trouvent tout de même à trois-quarts d’heure de route de notre domicile, ce subterfuge me permettra de voir dans un premier temps s’il restait encore des places vacantes et de pouvoir scruter attentivement la surface de l’eau pour y déceler le moindre signe d’activité.

En tournant autour de la belle, je croiserai un carpiste qui occupait le poste sur lequel j’avais préalablement jeté mon dévolu, après avoir fait connaissance et entretenu ensemble une longue et chaleureuse discussion, il m’invite gentiment à le rejoindre le soir-même pour pêcher à ses côtés. J’accepte volontiers son offre et retourne donc à la maison à la vitesse grand v où m’attend sagement ma Carpmobile chargée la veille… De retour, je balance vite fait de bonnes victuailles dans ma besace réfrigérée et harnache solidement mon fils dans son siège-auto, j’embrasse tendrement les miens et repars dans la foulée avec un mégot au bec, prêt à aller poser mes pions sur ma nouvelle planche d’échiquier..

Vue du poste

Une fois revenu sur les lieux

Je m’empresse immédiatement de sortir tout mon matériel de mon auto et de monter ma station de travail ainsi que mon biwi , mon binôme du moment me propose gentiment son aide et aussi d’aller déposer quelques unes de mes lignes à l’aide de son embarcation équipé d’un écho-sondeur dernier cri, un baptême pour moi en quelque sorte car hormis une bonne partie de rigolade sur un étang voisin ( la manouche ) avec mon ami Rémi et son gonflable (made in china) aux multiples rustines, je n’ai aucuns autre souvenir d’avoir posé mon postérieur dans une embarcation semblable et à ce moment précis je dois vous avouer que je me sens légèrement puceau pour le coup ! En plus d’avoir bien ri lors de cette session, je me souviens aussi que quelques jolis poissons avaient répondu positivement à notre approche et qu’ils nous avaient fait vivre un moment inoubliable.

Rémi et une de nos pépites.

Bref, revenons à nos moutons…

N’ayant aucune expérience dans ce domaine, je me laisse donc volontiers guidé par un pêcheur plus expérimenté que moi, nous déposons ensemble une ligne en bordure, une à la pointe d’une île où se situe un arbre immergé dans une profondeur conséquente et deux repères en pleine eau que je pourrais aisément pêcher et amorcer du bord, emballé, c’est posé !

Après avoir échangé un bon repas digne de ce nom avec le fiston et Manu, car il faut bien admettre qu’avec lui çà ne plaisante pas à ce niveau-là et qu’il n’est pas du genre à faire dans la demie-mesure, frigo, congelo… Tout est présent sur place ! La nuit sans forcément être calme, nous gratifia de nombreux bips, d’une brème pour moi et d’un départ pour Manu qui mettra au sec une petite miroir qui en fait allait devenir…. Je ne vous en dis pas plus pour le moment…

Vue du poste

Deuxième sortie, la frappe ???

Apres une bonne semaine de travail et un repos bien mérité, direction la padoue en espérant pouvoir pêcher un poste qui laisse apparaître de jolis choses sur google-earth, comme à mon habitude, les bulletins météorologique journalier n’auront pas fait l’impasse non-plus cette semaine, le brouillard est très épais ce matin-là et m’oblige une fois arrivé sur place à patienter un peu, mais en très bonne compagnie, car Manu est aussi de la partie depuis la veille au soir.

Nous boirons ensemble quelques cafés en se réchauffant un peu près de son réchaud flambant neuf. Toujours des plus accueillant, il me propose de nouveau de m’installer prés de lui, mais rien n’y fera, car quand j’ai une idée en tête, je ne l’est pas ailleurs. Je suis vraiment têtu comme un âne, surtout quand il s’agit de pêche.

Le voile semble ce dissipé un peu, je retourne donc voir de plus près le poste que je souhaitais pêcher et me rend malheureusement compte que celui-ci est envahi par de très hautes herbes et qu’il est apparemment déserté par les pêcheurs, tout ce que j’aime en temps normal, soit, mais là comment vais-je faire ??

Eurêka ! Ma petite Peugeot et ses enceintes, me crachant un bon son de Seth Gueko, seront parfaitement adaptées à la situation du moment, mon véhicule me servira donc à aplanir tout ce beau monde , histoire de pouvoir accéder à la berge et établir mon campement, allez, musique !!! La Chevalière ! Marche avant, marche arrière… Patate de forain ! Gazon tondu à la façon gitane.

Je déploie vite tout mon arsenal et dégaine d’emblée une génius XP de son Fourreau et équiperai cette canne d’un plomb grippa de 140 grammes histoire de caresser un peu la face cachée de cette jolie ballastière, deux trois tours de sparadrap sur mon index droit et hop ! C’est parti pour une séance de sondage d’un peu près cinq heures non-stop, à raison de deux ou trois jets par minute, je vous laisse imaginer le mécontentement de mes voisins, plouf plouf plouf !!!

Celui a ma droite ne me lâche plus du regard en se grattant furieusement la tête et en soupirant si fort qu’il arrive même à faire vibrer ses conséquentes moustaches, il finira par aller se recoucher faute de voir que je ne lâcherai jamais l’affaire et qu’avec une trombine figée comme la mienne où se reflétait son identique et fracassante jovialité du moment, c’était déjà couru d’avance. J’arriverai à terme a trouver trois langues de grèves et deux hauts-fonds prometteurs recouverts d’une fine couche d’herbe à des distances comprise entre 70 et 120 mètres du bord.

Lignes clippées et marquées a l’aide d’une ligature / élastique réaliser avec du powergum, puis recouverte d’un adhésif pour éviter qu’elle ne glisse. Je suis désormais près à positionner mes montages et à amorcer généreusement mes spots avec des bouillettes Monstercrab

Un peu de rangement avec le fiston s’impose sur notre camp et en nous acquittant de cette tâche indispensable, j’enregistre mon premier départ qui se soldera par un joli silure et rebelote vingt minutes plus tard avec un sujet beaucoup plus gros cette fois-ci, cette situation laissant de marbre notre Mr moustache, toujours aux aguets et attisant la curiosité de mon voisin de gauche qui le fit arriver pile-poil au bon moment pour me réaliser une petite séance vidéo. Nous faisons rapidement connaissance, et cette gentille personne nommée Grégory n’omet pas de me dire avec un peu de dépits : tout à la frappe biche, t’est un grand fada toi !!! C’est quoi qu’est-ce que donc ça que la frappe ??? Ben oui ! Tous ces lancés incessants depuis très tôt ce matin, quoi ? Ah, ok d’accord !!! J’y vois désormais plus claire ! Ben oui évidemment, pourquoi ??

Il est vrai que par la suite, je me rendrais vite compte que je suis un des rare pour ne pas dire le seul à pratiqué de la sorte et ceci malgré une superficie plutôt conséquente a exploité, ils ont tous sans exceptions des embarcations équipées comme il se dois ou tout au moins, des bateaux amorceurs pour les plus jeunes d’entre eux, la tâche est rude, soit, mais j’adore ça, sans doutes mon petit côté sadomasochiste, je suppose ?

Mon hôte décide de retourner près de ces cannes et je n’oublie pas de le remercier chaleureusement pour ce petit court-métrage qu’il vient gentiment de me réaliser et avec lequel je comptais bien extraire quelques clichés sympathiques une fois rentré à la maison, mais quelle vidéo !!! La boite est vide ? Il a oublié d’appuyer correctement sur le bouton d’ enregistrement ce c…, heureusement que ce n’était qu’un silure, mais bon !

La nuit ne tarde pas à tomber, mes lignes sont repositionnées aux petits oignons, le fiston dort déjà, bien emmitouflé par mes soins dans son duvet et ses multiples couvertures, je l’entends d’ailleurs ronfler d’ici, je me roule un mégot et débouche une demi-bouteille de pinard, sans oublier mon level, sur lequel je vais pouvoir profiter d’un petit moment de détente en contemplant la voûte céleste et ses mille et unes étoiles scintillantes qui reflètent et illuminent l’épiderme de la padoue…

Une heure plus tard cet épiderme commence à se rider avec des flots générés par une brise glaciale qui m’insupporte désormais et m’incite à rejoindre la chaleur de mon duvet, quelques tirettes sur mes lignes pour m’assurer que ma centrale est bien opérationnelle et hop, au paddock. La nuit se soldera par trois nouveaux silures dont un beau sujet avoisinant les deux mètres qui sera cette fois-ci correctement filmé par mon futur ami Grégory venu me faire la bise avant son retour pour sa terre natale, la Belgique une fois.

Les rumeurs et leurs ampleurs…

C’est avec beaucoup de déterminations que je m’apprête a aborder mon troisième week-end consécutif et avec autant de convictions qu’au premier. Le poste cette fois-ci n’est pas celui que j’aurai aimé pêcher, mais le seul de disponible, car les températures remontantes attirent indubitablement une nuée de siluristes-pro et de carpistes arrivant de tout les horizons.

Dés lors il devient très difficile pour moi de me créer un petit chemin au beau milieu de toute cette horde de pêqueux qui occupent désormais les lieux en permanence et amorcent leurs postes copieusement à la hauteur de leur fantasmatique espérance due à la diffusion d’anciennes rumeurs infondées. Malheureusement pour moi , et aussi loin que ma courte mémoire puisse me permettre de remonter le temps, je me souviendrais toujours d’avoir rencontré au moins un ou deux olibrius aux abords de mes terrains de jeu pour me colporter ses rumeurs fumantes.

Vous savez le genre d’individu capable de vous faire une omelette sans casser des œufs et qui semble même croire dur comme fer aux sottises qu’ils vous débitent. Leurs élucubrations qui n’appartiennent qu’à eux n’ont de cesse d’alimenter l’esprit tourmenté de certains pêcheurs naïf. Et comme ces spéculations vont toujours bon train, elles alimentent également en eux une détermination symptomatique sans faille, une véritable fougue, tel des chiens fous à la poursuite de leur proie, de vrais traqueurs de carpes quoi !

Il faut tout de même admettre que ces utopiques carpes dont il est question ici, seraient apparemment de belles carpes communes qui dépasseraient allègrement la barre mythique des 30 kilos ? Mais à mon humble avis d’ici peu cette barre ou devrais-je désormais dire ce barreau, ne devrait plus tarder à atteindre le poids fatidique des 40 kg ?

Moi et mon ami Grégory attendons toujours patiemment de recevoir les photos de ces soi-disant spécimens, mais force est de constater et avec un peu de désarrois que nous sommes désormais le 2 janvier 2019 et que ces dernières sont malheureusement restées top secrètes, donc faute d’avoir obtenus ces prestigieux clichés et en gardant le secret espoir de les recevoir un jour !!! Je vous souhaite à tous, une bonne et heureuse année 2019… Et surtout une bonne santé…

Allez, reprenons …

Pour ne pas à avoir à réécrire plusieurs fois le même scénario et de vous servir quelque chose de rébarbatif et lassant, j’écrirais simplement, que je me suis désormais installé sur ce nouveau poste… Et qu’hormis quelques silures que mon fils apprécie beaucoup désormais et avec lesquels il aime beaucoup prendre la pose, je n’aurais rien d’exceptionnel à vous déclaré ce jour-là, à part peut-être, que j’allais sûrement me reconvertir et m’abonner à la pêche du silure… En batterie et avec mes bouillettes Monstercrab bien sûr ! Ma femme aura d’ailleurs pris le pli de me charrier quotidiennement avec cette anecdote à la maison…

Enfin un signe !

Une semaine plus tard, je suis de retour et bien installé sur les berges de la padoue et en particulier sur le poste préalablement aplani par ma Carpmobile lors de ma seconde sortie, et là l’impensable ce produisit, car je vois apparaître à l’aplomb d’une de mes lignes un dos bien proéminent bien noir et surtout peu habituel. L’espoir remonte et je suis au taquet, je me grille d’ailleurs une cigarette histoire de calmer l’être agité de nature que je suis.

L’attente ne sera pas très longue car mon premier départ surgira avant même que je n’ai eu le temps de tirer ma dernière bouffée. Je suis aux anges mais je redescendrais aussi vite dans les tours que j’y étais monter en m’apercevant que je viens de piquer un nouveau silure, et c’est peu de dire et en restant poli, qu’à ce moment-là : ces gentils bestiaux commencent sérieusement à m’agacer !

Et la suite ressemblera curieusement à une des chansons de Claude Francois (Clolo) car j’y prendrais aussi : sa mère, son père, ses frères et ses sœurs, ohoh, ce sera le bonheur, ohohohoh,…………………. Bref, un vrai truc de dingo !!!! Je n’en peux plus… Certains s’en contenterais volontiers surtout les pêcheurs qui les recherchent activement, mais n’en font pas ou peu. Mes billes Monstercrab et mon Dip son juste terrible, ils ont vraiment l’air de les apprécier mes appâts… Voir même de beaucoup trop les apprécier.

Le week-end suivant mon oncle est de la partie, il est venu de loin avec l’espoir de faire son premier silure ici, il avait d’ailleurs acheté et préparer tout ce qu’il fallait pour pouvoir réaliser cet objectif, mais rien n’y fait et nos trois sorties effectuées ensemble se solderons par trois capots pour mon pauvre Tonton… Mais il reviendra cette année çà, c’est certain.

Je tourne désormais en rond autour de cette ballastière énigmatique en la pratiquant sous tous les angles et en lessivant furieusement tous ces postes, mais toutes les semaines se ressemblent, et c’est toujours le même chant mélancolique qui tourne en boucle, jamais capot, mais jamais les bons poissons. Je ne les compte plus désormais, s’en est de trop pour moi, l’espoir que j’avais attisé au début de cette histoire se consume petit à petit et la réalité du terrain me rattrape vite.

Il faudrait peut-être que j’essaye de changer d’appât pour voir, mais lequel choisir ??? Ici tout le monde pêche à la noix tigrée afin d’éviter les nombreux départs de silures qui se généralisent sur l’ensemble du plan d’eau. Il faut aussi dire que l’eau est désormais bien chaude et qu’ils sont bien remontés les pépères, bien voraces, ça, je peux vous le garantir. Ils se bouffent même entre eux les imbéciles. J’en ai d’ailleurs été témoin lors d’une de mes sorties…

Ils ont de quoi ce nourrir pourtant ?

Stupéfaction

Il est 16 h cet après-midi-là et j’enregistre un nouveau départ, je ferre et ramène aisément un poisson désormais affaibli à une quinzaine de mètres du bord. Cela ne m’a pas l’air d’être un gros poisson et je sais d’avance à quoi m’attendre, car les coups de tête bien significatifs qu’un silure peut émettre dans le blank de ma canne par le biais de ma tresse ne me trompent quasiment plus, je continue à pomper et là, je ressens deux puissants à-coups dans ma canne et reste soudainement tanker ??? Mais que ce passe t’il donc ?

Je tire et d’un coup, je vois mon fil partir tranquillement sur la gauche ??? Tiens une souche vivante ? Ce que je tiens est indescriptible et difficilement explicable, d’un petit poisson me semblait-il, je suis désormais passé à quelque chose de très très lourd. J’ai tout de suite pensé à un petit silure traînant une souche ou un débris quelconque avec lui. Vous vous souvenez ce fameux tankage? Et ben non en fait, la suite est hallucinante. Je décide coûte que coûte d’en découdre et de ramener t’en bien que mal ce prétendu obstacle et le poisson, je pompe comme un dingue mais le poisson me promène et repart tranquillement dans le sens opposé comme si de rien n’était

Après un long et furieux combat, je décroche !!! Du moins, je croyais avoir décroché ? Car en voulant ramener ma ligne, je m’aperçois qu’il y a toujours un poisson au bout ! L’obstacle, s’est-il décroché ? J’épuise finalement ce petit poisson et là stupéfaction !!!

Oh, les jolies morsures !!!

Deuxième réjouissance

Lors d’une autre sortie, ma bossue comme je la surnomme désormais m’a de nouveau fait l’honneur de laisser apparaître son joli aileron noir sur un poste voisin, à un endroit bien précis que j’avais aussi eu l’occasion de sonder méticuleusement avec mon ami Clément. J’ai souvent eu l’occasion de le rencontrer sur ce poste qu’il semblait particulièrement apprécier et où il s’adonnait à notre passion commune entre deux tours de garde à la caserne, le pompier ! (de profession). En fait, il s’agit d’une bande de sable et de graviers qui crée un chemin étroit qui part de la rive et s’étend jusqu’aux abords d’une des îles de ce plan d’eau.

Malgré mes déboires, je partage

Je recroiserai visuellement la bossue à différents endroits et le comble c’est qu’elle se manifestait souvent sur certains spots que j’avais préalablement pêcher. A part elle et une scène totalement déconcertante qui en ferait pâlir plus d’un, aucunes autres manifestations de surface pour moi. Cette année-là, c’est la seule carpe qu’il m’est été permis de voir et de pister, à peu de chose près je devine aisément le parcours qu’elle emprunte régulièrement et le sens dans laquelle elle le chemine…

Une lueur d’espoir

Au cours d’une de mes livraisons en champagne Ardennes, j’eu la chance de parler avec Ludovic chez Euromaster. Nous déchargeons rapidement cette commande de pneus en tout genre et finiront par pur hasard, en savourant notre clope bien méritée, à discuter de cette fameuse Padoue. Il la connaît mieux que quiconque car il a eu l’occasion de la pêcher à ces débuts avec son ami Patrick, un excellent pêcheur qu’on ne présente désormais plus dans les Ardennes, tant ces résultats sont époustouflants. Ses appâts, qu’il fabrique désormais professionnellement, le sont tout autant, C4 passion.

Allez, la pipelette que je suis s’égare un peu de son sujet, mais pour une bonne cause, car ces billes sont vraiment excellentes, alors continuons…

Ludo m’orientera surtout sur des choses que j’avais eues l’occasion de découvrir seul, mais une chose capitale allait peut-être changer le cours des choses et devenir la clé de ma future réussite. Les appâts qu’ils utilisaient ensemble et avec lesquels ils cartonnaient vraiment à cette époque… Des billes maison réalisées avec un mélange épicé contenant une bonne part d’ail en poudre ( Robin-red/Ail ).

Il ne m’en fallait pas plus pour me regonfler à bloc et reprendre l’espoir, et je repars donc au bord de l’eau avec de jolies billes fraîchement roulées, bien rouges et parfumer d’une puissante odeur qui ferait fuir tous les vampires du coin. Par chance une équipe de Hollandais quitte le poste qu’ils ont occupé quinze jours durant sans voir l’ombre d’une caudale, mais de nombreux moustachus bien-entendu. Ils sont curieusement aussi dépités que je l’étais avant d’avoir parlé avec Ludo. Je m’installe avec mon fiston qui eut l’occasion de toucher trois brèmes dont une qui était juste énorme cet après-midi-là…

Et de jolis sujets à moustaches pour moi, ce week-end-là….

Le temps passe et mes sorties estivales en famille se soldent parfois par de jolis doublés…

Dernière ligne droite

La journée suit tranquillement son cours sur un nouveau poste et là entre deux prises de silures, que vois-je apparaître au large ? Au-dessus de mes deux lignes de droite, je vous la donne en mille, ma bossue.

Quelques heures plus tard, j’enregistre un départ sur une de ces cannes, oh punaise ! Çà y est, c’est peut-être elle ? Je la tiens enfin, mais il n’en sera toujours rien et remonterai un silure de plus. J’’aime autant vous dire qu’a ce moment précis, je suis dégoutté, mais à un point que vous ne pourriez même pas imaginer ! Bon ben voilà, c’est mort ! et mes nouveaux appâts ne semblent même pas les décourager non-plus.

Je dirais carrément que c’est tout le contraire. J’’en ai vraiment ras la casquette. J’en connais plus d’un qui aurait lâcher l’affaire depuis belle lurette et plier bagages. Cela m’a d’ailleurs traverser l’esprit mais mes filles qui prennent toujours autant de plaisir à être au bord de l’eau avec leur papounet ne sont pas vraiment décider a vouloir rentrer.

Mes popups, bouillettes, tout y passe, du silure en veux tu en voilà. Si j’avais eu l’occasion de tenir un restaurant gastro dont c’était la spécialité, j’aurais pu vous en servir à toutes les sauces. Peut-être une dizaine de prises ce jour-là, je ne me souviens plus exactement, mais ce fut ma pire journée siluristique jusqu’a présent. Il ce fait tard et je décide donc de ne pas réamorcer et de relancer deux de mes montages juste eschées de billes écarlate sur ma gauche et ma dernière ligne avec un appât inédit qui me sert habituellement à pêcher l’amour blanc avec un certain succès. Des châtaignes d’eau, que j’expédierais à ma droite sur le secteur où est apparue ma bossue.

Châtaignes d’eau

Le début de nuit se passa sans trop d’encombres avec juste un petit moustachu de capturer avant minuit. Mais à deux heures du matin un départ franc me fit sursauter de mon lit. J’enfile rapidement mes waders afin de pouvoir accéder à mon trépied qui baigne dans 40 cm d’eau.

 

Je prends le contact avec le poisson et ressens de suite de bons coup de tête et un combat bien nerveux comme je suis habitué à en avoir ici pfffffffffff. Je pompe et le poisson approche assez rapidement de l’épuisette et là les bras m’en tombe et mes jambes se mettent à trembler quand j’aperçois enfin dans le faisceau de ma frontale, l’inattendu, punaise, c’est une carpe !

Je suis dans tous mes états, je ne vous explique même pas mon degré de bonheur et de réjouissance en voyant cette commune entrée dans le triangle. Quoi qu’il m’en coûte et malgré cette heure plutôt tardive au bord de l’eau, je crie comme un comme une bête sauvage au beau milieu de toute cette obscurité épaisse pour laisser s’exprimer ma joie. Je suis vraiment trop heureux et je sens d’ailleurs mes larmes couler sur mes joues, une véritable délivrance à ce moment-là.

J’ai réussi bordel de merde !!!

Réussissant l’impensable, je reprends un peu mes esprits et retourne tout flagada sur la rive avec mon trophée à bout de bras, que j’ai désormais le temps de pouvoir observer de plus près sur la berge. Ma joie est d’autant plus grande quand je m’aperçois que cette carpe n’est rien d’autre que cette fameuse bossue que je traque depuis un moment. La cerise sur le gâteau ou devrais-je plutôt dire : la châtaigne sur le gâteau, car je l’ai attrapé grâce à cette dernière.

Pour le coup, cet appât inédit à bien remplis sa fonction et m’a récompenser avec un poisson de toute beauté… Il sera d’ailleurs encore plus beau le lendemain matin à la lumière du jour. Je n’ai pas pour habitude de mettre un poisson au sac et même de prendre des photos inutilement, mais là la situation était bel et bien différente pour moi. Je n’aurais jamais fait l’impasse sur cette séance vidéo que pourrait facilement et avec le plus grand des plaisir me réaliser une de mes fillottes le lendemain matin.

Pour être honnête avec vous je n’ai même pas rejeté ma canne et me suis empresser de remonter les deux autres, mon objectif étant atteint il ne m’en fallait pas plus pour être le plus heureux des hommes. C’est avec un esprit grandement soulagé et une joie intense que je m’endors paisiblement dans les bras de Morphée. Après toutes ces péripéties, toutes ces heures passées au bord de cette padoue pour un seul poisson, soit ! Mais quel poison ! Il n’a pas d’égale à mes yeux et pourtant Dieu sait que je n’en suis pas à mon premier.

Constat fait

C’est lorsque l’on a perdu tout espoir que bien souvent les choses inattendues surviennent dans la vie. La persévérance finissant toujours pas payer, donc je ne saurais trop vous conseiller de toujours garder cet espoir et avoir confiance en vous quoi qu’il arrive, il ne faut jamais baisser les bras et se battre de tout cœur pour les choses auxquelles on croit…

Une belle leçon de vie pour moi cette expérience. Je ne suis jamais retourné pêcher la carpe en ces lieux, et dieu m’en garde, car j’ai appris avec stupéfaction par la suite que seulement quatre poissons avaient été pris cette année-là. Mon ami Manu, et sa miroir au début de cette histoire, avait en fait, lui aussi réussi à réaliser l’impensable mais à sa première sortie. Il n’a jamais rien refais en y retournant régulièrement avec son fils Dorian.

Bon malgré mes médisances, il s’est aussi fait une très jolie commune avec des noix tigrées géantes et une belle miroir aussi, mais rien d’autre. A moins que le garde ne m’ai menti ou ce soit fait duper et les poissons subtilisés, comme çà a souvent été le cas auparavant, mais j’en doute fortement, car son professionnalisme et son intégrité son exemplaire.

Allez mes amis, le temps des aurevoirs est malheureusement arrivé, mais ne soyez pas trop triste non-plus, car je reviendrais très vite vous conter une nouvelle histoire, car des histoires, il m’en reste encore un plein tiroir.

Article écrit par OCTYLUM pour Geocarp.com