Pêcher la carpe à la pomme de terre

Pêcher la carpe à la pomme de terre

La pomme de terre est une esche très connue qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats. Mais je suis désormais forcé de constater, que notre nouvelle génération de pêcheurs la totalement délaisser à tort, aux profits d’appâts beaucoup plus sophistiqués. Je vais donc essayer de remettre au goût du jour cet appât oublié et peut-être réussir à convaincre certains d’entre-vous, de la réutiliser en employant une technique astucieuse, que je vous laisse découvrir maintenant…

Le délaissement vis-à-vis de cet appât peut se comprendre pour différentes raisons :

  • La première et pas des moindres, c’est que la pomme de terre n’est pas évidente à escher à cause de sa fragilité.
  • Mais surtout à amorcer à longue distance lorsque l’on ne possède pas d’embarcation ou de bateau-amorceur (ces derniers sont d’ailleurs, strictement interdits dans certains lieux).
  • La patate reste plus ou moins humide, ce qui est problématique lorsque l’on veut utiliser des sacs solubles ou autres chaussettes…
  • Elle n’est pas très sélective et intéresse grandement un large panel de cohabitants (ce qui n’est pas une tare non plus) ! Mais ces hôtes n’ont aucun mal à lessiver votre poste, surtout ci celui-ci n’est pas amorcé de façon appropriée, comme je vais vous l’expliquer maintenant.

L’amorçage

J’entends déjà, la plupart d’entre vous ce dire : mais il nous reste tout de même la possibilité d’utiliser un Spomb !?

Bien-entendu ! Mais pour ma part, ayant essayé cette alternative à de multiples reprises dans le passé, je ne l’envisage plus désormais, car elle ne me permettait pas d’étaler parcimonieusement mes appâts sur le fond. J’aime construire un amorçage de zone approprié à la situation (une par-ci, une par là). Il crée inévitablement des taches sur le fond qui manquent cruellement de discrétion et attirent trop rapidement la blanchaille sur une ou plusieurs assiettes copieusement amorcées. Nettoyées à la vitesse grand v par tous ces blancs qui finissent par ruiner tout le potentiel de cet appât.

Aussi bon qu’il puisse paraître, l’efficacité d’un appât réside bien souvent dans la façon dont nous l’amorçons et dont nous, nous en servons…

Ces monticules compacts reposants sur le fond ont également la particularité de rendre nos montages beaucoup moins efficaces. Je m’explique :

Une carpe qui n’a plus à se déplacer ou alors très peu pour trouver le reste de sa pitance, à tout le temps nécessaire devant-elle pour faire le tri, en restant sur place et manipulant nos appâts à sa guise et cela est d’autant plus vrai si à cet instant précis, il n’y a aucune concurrence alimentaire !

Le pêcheur qui amorce de façon parcimonieuse et réfléchie, en barque, ou tout simplement à l’aide d’un cobra (quand la distance s’y prête, bien-entendu) ! à désormais deux fois plus de chance de se démarquer et encore plus avec un appât instantané et rarement utilisé comme la pomme de terre !

Bref, revenons à notre sujet…

Mais malgré ces quelques déconvenues, la pomme de terre reste à ma connaissance, une esche d’exception, pour ne pas dire une des meilleures avec le pain et le maïs. Elles sont d’ailleurs instantanément acceptées par les poissons et sans avoir effectué le moindre amorçage préalable d’accoutumance. C’est donc pour cette raison que je l’utilise encore régulièrement, avec une préférence pour la rivière, les canaux et dans des lieux (réputés difficiles) et sur-pêchés de façon stéréotypée ( bouillettes, graines, pellets…). Elles me permettent souvent de faire la différence. Avec de bonnes conditions, c’est mon tapis de réception qui en fait les frais !

Pour atteindre ces bons résultats, j’utilise une technique un peu contraignante qui me réussit plutôt bien depuis le début des années 90, celle-ci vient éradiquer une partie des contraintes précédemment énumérées. Elle demande, certes, un peu de préparation, mais vous réaliserez vite que cette démarche méritait grandement d’être essayé !

Mon astuce vous permettra d’escher et de lancer vos montages aux distances les plus folles sans que la patate ne se détériore en vol, elle vous permettra également de maintenir plus longtemps votre esche en immersion, vous évitant ainsi de vous retrouver avec un hameçon nu et un montage inopérant, mais surtout d’avoir à vérifier et relancer régulièrement vos lignes inutilement.

Je vais donc vous expliquer tout cela étape par étape, alors tout d’abord…

Le matériel nécessaire

  • Une aiguille à coudre
  • Un emporte-pièce à boule parisienne
  • Un économe
  • Une casserole
  • Du sel
  • Un pot de miel
  • Un pot en verre
  • De l’eau minérale
  • Des pommes de terre (Charlotte ou truffe de Chine)
  • Un chiffon sec
  • Un tube d’un stylo-bille vide
  • Un cutter

La pomme de terre est une esche très connue pour pêcher la carpe qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats.

La préparation

Commencer par laver et éplucher vos pommes de terre, puis parez-les à l’aide de votre emporte-pièce.
Cette étape est un peu fastidieuse au début, mais avec un peu de pratique, elle vous permettra rapidement de réaliser des billes parfaitement rondes.

La pomme de terre est une esche très connue pour pêcher la carpe qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats.

Pour réussir à obtenir ces dernières, deux étapes seront nécessaires pour une seule et même bille :
Dans un premier temps, parez votre bille de pomme de terre avec le diamètre le plus important de votre emporte pièces en essayant de la tailler la plus ronde possible, puis retaillez la une seconde fois avec l’autre extrémité de votre ustensile en ayant pris garde de bien commencer par la partie la plus ronde que vous avez réussi à obtenir précédemment (bille).

Pour finir munissez-vous de votre chiffon sec et faites-la tourner dans tous les sens pour obtenir une bille parfaitement ronde !

La pomme de terre est une esche très connue pour pêcher la carpe qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats.

Au fur et à mesure que vous obtiendrez ces jolies billes, il faudra les plongées dans de l’eau minérale pour qu’elles ne noircissent pas.

La cuisson

La cuisson devra se démarrer à froid dans une casserole remplie d’eau minérale additionnée d’une bonne pincée de sel et sur un feu très doux.

La pomme de terre est une esche très connue pour pêcher la carpe qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats.

Vous devez obtenir une patate cuite, mais relativement ferme et légèrement croquante. Aidez-vous de votre aiguille à coudre pour contrôler sa fermeté ou croquez en une tout simplement. Une fois que vous aurez obtenu la consistance désirée, plonger ces dernières dans un grand bac d’eau fraîche (remplie de glaçons), afin de les refroidir rapidement et de stopper net la cuisson.

La pomme de terre est une esche très connue pour pêcher la carpe qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats.

Préparation des billes d’eschage

Pour cette préparation, il faut d’abord assécher vos billes sur du papier absorbant, puis introduire votre tube de stylo vide au centre de votre pomme de terre sans oublier de couper l’excédant à l’aide de votre cutter (ce tube emprisonnera votre cheveu et l’empêchant de couper votre bille lors de puissants lancés).

La pomme de terre est une esche très connue pour pêcher la carpe qu’on utilisait beaucoup dans le passé et avec laquelle on pouvait obtenir d’excellents résultats.

Puis mettez-les dans votre pot (préalablement lavé) pour qu’il ne soit plus imprégné de l’odeur du produit qu’il contenait auparavant (des cornichons par exemple) !

Ensuite, recouvrez entièrement vos billes avec votre miel, refermez le pot, agitez-le bien et stocker le dans le compartiment à légumes de votre réfrigérateur, pour une durée de trois semaines minimum, avant toute utilisation.

Cette façon, de procéder va confire vos pommes de terre, grâce au sucre contenu dans le miel, un ingrédient qui n’a plus à faire ses preuves dans notre pratique.

La pomme de terre va se rétracter naturellement autour de votre tube et durcir en se gorgeant de miel, afin d’obtenir une jolie consistance qui n’aura plus rien à envier à une bouillette.

Cette rétractation et ce durcissement vont considérablement améliorer sa tenue sur votre cheveu lors de son envol et encore plus en l’eschant avec la méthode (ci-dessous), ils augmenteront également sa durée d’immersion, car elles vont se réhydrater lentement tout en diffusant leurs alléchantes effluves de miel. C’est vraiment que du bonheur !

Méthode pour escher votre pomme de terre

Matériel

  • Un montage de base
  • Des stop-float
  • Des coupelles
  • Un bout de Nylon

Les conseils du carpiste

Vous pouvez remplacer votre coupelle supérieure par un grain de maïs pour réaliser un montage tricheur. Une bonne présentation que je réalise souvent et avec laquelle j’obtiens de très bons résultats.

Ou alors, par un grain de maïs flottant ou autre pour alléger le tout et obtenir une présentation alternative…

Bref !!! Je ne suis pas là pour vous apprendre ce que vous savez déjà…

Pour l’amorçage rien de plus simple, il vous suffira de parer de nombreuses billes et de les cuire à la bonne consistance, de les laisser refroidir et de les assécher correctement avant de les congeler. Il m’arrive parfois de les enduire de miel légèrement dilué avec un peu d’eau, puis de les enrobés avec du pain rassis (chapelure) ou de la biscotte moulue.

Ce qui me permet de jouer sur ces quatre tableaux : pain, pomme de terre, maïs et miel. La recette gagnante !!!

Ensuite, il faudra vous équiper d’une simple glacière munie de ses pains de glace, si vous décidez de ne partir qu’une seule journée ou d’une glacière électrique que l’on peut aisément brancher sur un allume-cigare ou autre, si vous partiez plus longtemps.

Pour finir, il vous suffira simplement de sortir votre cobra et d’amorcer parcimonieusement vos billes encore congelées sur vos spots habituels. Le poids en eau qu’elles contiennent et leurs duretés dues à la congélation vous permettront d’avoiner à longue distance, sans le moindre inconvénient.

Voilà le chapitre est clos !

Bonnes déroules amis pêcheurs et à bientôt pour un nouvel article.

Article écrit par OCTYLUM pour Geocarp.com